
Qatarsis et Qatarstrophe sont dans un bateau
Contributions

En 1998, pour le 231e numéro de Marginales, Jacques De Decker avait proposé comme thème “La coupe est pleine” et proposait de redorer le blason d’un sport signant “une réussite [mondiale] sans égale”. “Pourquoi la honte devant une discipline qui allie aussi subtilement la force et l’agilité, l’endurance et la vélocité, le don de soi et l’esprit d’équipe, la rigueur du règlement et les innombrables combinatoires possibles?”, s’interrogeait mon illustre prédécesseur. Pourquoi la honte? Parce que, de la France de 1998 au Qatar de 2022, en passant par la Russie de 2018, on a vu une FIFA qui a allié aussi hypocritement la corruption et la duplicité, l’aveuglement et l’abjection, l’appât du gain et l’esprit de lucre, l’absence de scrupule et les innombrables manipulations possibles.
Et pourtant, pourtant… Malgré tous les scandales, malgré les appels au boycott, les audiences ont explosé dès le début de la compétition. Quelques équipes ont tenté de manifester leur désapprobation, les chaînes de télé ont fait ce qu’elles ont pu pour jeter un voile pudique sur les coulisses et le décor; le président de la FIFA, Gianni Infantino a joué l’enfant inconscient, et son organisation triomphe. Macron, chevalier du combat pour la transition climatique, a fait deux fois l’aller-retour pour soutenir son équipe — et tenter de consoler l’inconsolable Mbappé, qui n’aura sûrement rien trouvé à redire à ces vols.
S’agit-il de l’éternel Panem et circenses du cirque romain? Nos téléspectateurs ont à manger et la majorité connaît l’envers du décor de ces jeux honteux, où les gladiateurs ne meurent pas dans l’arène, mais pour sa construction.
Faut-il croire que cette coupe du monde signe le triomphe du cynisme, de l’absence de conscience collective et du triomphe du nationalisme le plus borné? Ou cette ferveur est-elle malgré tout porteuse de quelques valeurs positives?
Éditos

Qatarsis et Qatastrophe sont sur un bateau…
En 1998, pour le 231e numéro de Marginales, Jacques De Decker avait proposé comme thème “La coupe est pleine” et proposait de redorer le blason d’un sport signant “une réussite [mondiale] sans égale”. “Pourquoi la honte devant une discipline qui allie aussi subtilement la force et l’agilité, l’endurance et la vélocité, le don de soi et l’esprit d’équipe, la rigueur du règlement et les innombrables combinatoires possibles?”, s’interrogeait mon illustre prédécesseur. Pourquoi la honte? Parce que, de la France de 1998 au Qatar de 2022, en passant par la Russie de 2018, on a vu une FIFA qui a allié aussi hypocritement la corruption et la duplicité, l’aveuglement et l’abjection, l’appât du gain et l’esprit de lucre, l’absence de scrupule et les innombrables manipulations possibles.
Nouvelles

Marc
MEGANCK
À l’ouest de Doha
Le match est à sens unique. Avec plus de 80% de possession de balle, la domination du Népal tient de l’humiliation. Le score est à l’image de la rencontre et dépasse largement le forfait. Le gardien bangladais Anisur Zico s’est déjà retourné à sept reprises pour regarder ses filets trembler. Quasiment à terre, l’équipe du Bangladesh est dépassée dans tous les secteurs, mais l’entraîneur s’obstine à maintenir son système 4-4-2 alors que celui-ci cède de toutes parts.

Sophie
VOORTMAN
Aérogare
Coincé entre une femme au sourire pincé et un homme large, bouteille de coca devant lui, je me suis demandé ce que je foutais ici. Je jouis de certains privilèges en tant que membre du management intermédiaire d’une entreprise automobile allemande. Je ne m’étendrai pas là-dessus. Il faut dire que je ne mets aucune conviction dans ce que je fais, juste je jouis d’un confort plus que notable.

Massimo
BORTOLINI
Boycott
Qu’en pensez-vous Monsieur Gioia?
…
Monsieur Gioia?...
Il était sorti de sa torpeur avec un Oui, excusez-moi. Quelque chose m’est revenu à l’esprit, un oubli, je vous prie de m’excuser pour ce silence. Donc, oui bien entendu, il aurait fallu boycotter, et personnellement, je le ferai, je ne regarderai aucun match.

François
DEGRANDE
La cataracte
Vendredi 09 décembre 2022. 10 h 20. La symphonie n° 5 en Bb Majeur d’Anton Bruckner retentit à Saint-Ronaldo. Un tétracorde poussif au cuivre, semi-amateur, trompe le beau temps sur la bourgade de Florennes. Le rappel des fidèles au cours de Religion mercatholique ne se fait pas prier.

Kamel
BENCHEIKH
Catarrhe
Pour Amine et Ayman,
dignes et distingués footballeurs en devenir.
Ma soignante vient de partir.
Depuis que je suis vieux et dans cet état, elle est toujours ma première visite. La dernière aussi d’ailleurs. Comme chaque jour, je remets de l’ordre dans mes médicaments et je gère la boite dans laquelle ils se trouvent comme je peux. Je plie l’ordonnance sur laquelle sont inscrits les mots suivants: “Jean-Paul Boulanger, 86 ans”.
C’est bien mon nom et c’est bien mon âge.

Brigitte
MOREAU
Champion du monde
“Une minute. Il ne reste plus qu’une minute de jeu. Mais quelle minute! La foule est en délire tant cette fin de match est intense. Les joueurs sont épuisés au terme de ces prolongations, écrasés par la chaleur, certains peuvent encore à peine courir, ils attendent le coup de sifflet final. On va donc aux tirs aux but et à sa terrible loterie. À moins que… à moins que, non, non, pas possible, c’est encore lui, Tiano! Tiano vient d’intercepter le ballon au milieu du terrain, il dribble son opposant direct, il est parti, il est parti seul vers le goal, personne ne va le rattraper, il va trop vite, il va aller marquer, non, c’est pas vrai, si, oui, gooooaaaaaal! C’est goooaaal! Tiano! Tiano, incroyable, incroyable! Il offre la coupe du monde à son pays!”

Axel
HOFFMAN
Conviction
— Combien de fois t’ai-je dit de ne plus l’appeler Rawalpindi? Beuzarjomehr, il s’appelle Beu-zar-jo-mehr, note-le si tu ne parviens pas à le retenir!
— Je sais qu’il s’appelle… comme tu dis. C’est impossible à prononcer.
— Rawalpindi, c’est la ville où il est né. Tu apprécierais que je t’appelle Saint-Pantaléon?

Daphné
TAMAGE
La cruche
Comme tout le monde, nous avions eu des scrupules. Isa travaillait dans une ONG qui encadrait les parents désireux d’adopter des enfants de la région du Népal et du Sri-Lanka. Manu venait, avec son cabinet d’architecture, de fournir des structures peu coûteuses, mais fiables pour la jungle de Calais. Cécile dirigeait une équipe de clowns qui officiait dans les hôpitaux du Grand Est. Quant à Nico et à Antoine, mon homme, ils avaient lancé ensemble une start-up qui garantissait un bilan carbone 100% neutre.

Yves
WELLENS
Dans le rond central
De tous les coins du stade, et partout dans le monde entier, on pouvait voir que le ballon n’avait toujours pas quitté le rond central.
On se perdait en conjectures sur les motifs de cette situation. Les deux équipes étaient bien entrées sur le terrain, précédées par les arbitres, les juges de lignes et les assistants, les hymnes nationaux avaient bien retenti, le ballon avait bien été cueilli dans une urne et déposé au centre

Patrick
MAURUS
Les deux pieds gauches
Regarder un match de foot dans un café est certainement plus amusant quand on ne s’intéresse pas au match. Dès lors, peu importe d’être mal placé, ce qui évite de participer à la lutte des chaises, une sorte de lutte des classes dont la violence est multipliée par sa brièveté.

Jean-Marc
RIGAUX
En noir et blanc
La chaleur ondulait le public étagé sur les cinq marches longeant le terrain et l’anneau de la piste. L’image des centaines de personnes s’effilochait en mirage visuel et sonore. J’épongeai la sueur qui cascadait sur mes paupières en meurtrières. En m’approchant, je reconnus enfin des visages familiers.

Béatrice
BANTMAN
Fan de Chelsea
P marche, le ciel est lourd et laiteux, c’est l’aube et déjà on étouffe.
Il n’est pas cinq heures et déjà il n’en peut plus. En vérité, il se nomme Pryananda mais ici on ne se fatigue pas à apprendre son nom. Ils lui ont tout pris, son prénom, ses papiers, son sommeil, ses espoirs. Parfois, pour se moquer, ils l’appellent l’Anglais et Pryananda cache ses larmes: il est le seul ici venu d’Europe. Il a honte.

Marie-Pierre
TACHET
Finale manquée
Marcel disait que le football n’avait sa place que dans les pages “Sports”, pas dans les pages “Politique” ni dans les pages “Faits divers”. Aussi Marcel ne parlait que de stratégies, de gestes et de résultats, jamais de budgets, de sponsors ou de banderoles de supporters.
Marcel était de ceux qui, dès le début, avaient décrété que rien ne lui gâcherait la coupe du monde: ni les droits humains, ni l’hiver, ni les regards condescendants des voisins, ni même le nombre exponentiel de forfaits.

Geneviève
GENICOT
Histoire d'amour
Vous me posez, comme tous les autres, la question du tableau qui a fait scandale. C’était du pain bénit pour les journalistes: Stanislas Duval avait peint, sans ironie, la joie apolitique des téléspectateurs du Mondial au Qatar! Et il avait appelé ça Amour! Quasiment amoral pour un gay…

Thierry
VAN EYLL
Les héros du dimanche et les amis
Sans la présence de la foule, les vingt pilotes qui demain prendront le départ ne feraient pas un événement sportif. Au cameraman Carol Chariss demande de filmer des groupes de spectateurs.
Carol Chariss arrive au Grand Prix automobile avec Silvana Galdoni et un cameraman, et ne passe pas inaperçue. Les chroniqueurs sportifs femmes ne sont pas nombreux, les articles et les émissions de Carol Chariss ont attiré l’attention sur elle.

Jean Claude
BOLOGNE
J’y étais
Omar Khayyam craignait, en marchant sur la route, de fouler aux pieds la cendre de ses ancêtres. Vos pieds enfoncent jusqu’aux chevilles dans la nôtre, mes frères, et cela ne vous fait pas peur. La cendre de vos ancêtres était froide et apaisée; la nôtre est chaude et hurle sa colère.

Gaëtan
BRULOTTE
Le massage olympien
Au cours d’une tournée intensive de conférences et de lectures publiques au Moyen-Orient comme auteur étranger invité, Joseph se réjouissait de se détendre lors d’une brève escale à la mer Morte, côté Israël. Il en rêvait depuis des décennies. Il descendit dans un charmant hôtel kibboutz à Ein Gedi, ravissante oasis avec son jardin luxuriant en plein désert et son spa moderne et accueillant. On y offrait, bien sûr, un service de massage et il put s’y inscrire pour la dernière plage horaire disponible de la journée. Manifestement la chance lui souriait.

Nicola
DA COSTA
Merry Christmas
Les encouragements des vigiles et ouvriers se faisaient plus sonores et résonnaient dans l’immense hangar de la petite ville côtière de “Flying Fish Cove”. Sans aucun doute, l’issue du match était proche. Ils s’étaient rassemblés dans leur zone de repos, un simple recoin du lieu qu’ils avaient aménagé avec une table et quelques chaises de plastique, un frigo et un poste de télévision.

Yves
DELBAR
Oie blanche
Comme Miranda, dans Le verger de Virginia Woolf, sa robe pourpre ondulait comme des pétales sur leur tige. Elle ne se prélassait pas sur une chaise longue sous un pommier, mais elle parcourait une avenue arborée flanquée de belles devantures d’enseignes de luxe, d’un pas à la fois souple et décidé

Verena
HANF
Oui, mais…
Il se rase deux fois, pour que sa peau soit lisse et sans l’ombre d’un poil. La veille, il est allé chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux si court qu’aucune boucle puisse s’épanouir. Sa mère lui a repassé une chemise, et il se vêt, avec des gestes calmes, de son unique costume, un cadeau de son père. Il hésite, puis noue une cravate autour de son cou.

Christo
DATSO
Parménide
J’ai honte d’avoir trahi ma patrie et en même temps je me sens soulagé d’avoir rompu avec le philosophe-roi de la Nouvelle-Athènes.
La raison me dit que je n’ai pas trahi ma patrie, car j’ai servi les desseins de la Providence et j’ai rendu un meilleur service à la cité en dénonçant les actes de cruauté du tyran. Mais mon cœur est blessé et la raison n’y peut rien. Mon nom est sali: pour les partisans des deux camps adverses je suis un traître. N’est-il pas misérable celui qui abandonne la cause de sa famille pour la cause de l’ennemi? Mes anciens amis ont effacé des tablettes officielles jusqu’au souvenir de ma lignée. Pourtant je témoignerai devant le juge des enfers s’il le faut que je n’ai fait que suivre ma conscience.

Kangni
ALEM
Le pet de l'araignée
L’homme poussa la porte sans faire du bruit. Et toujours aussi discret, il alla s’asseoir sur la chaise branlante en osier tressé posée dans le coin gauche du bureau. Un homme entre deux âges, aux traits fins de berger peul, menton-clou, moustache sauvage à faire se tordre de jalousie un ancien prof de latin, les cheveux gris peignés vers l’arrière. Je m’étais tu pour le regarder entrer.

Leïla
ZERHOUNI
Plus légère qu’un ballon
Je m’appelle Manish. Je vis dans une grande cabane avec mes parents, ma femme et mon fils de quatre ans. Nous habitons en pleine nature, dans un village à flanc de montagne, à 240 km de Katmandou. Dès le petit matin, lorsque le soleil entame sa timide ascension, je lutte pour repousser la faim qui me tenaille. Refermer les paupières.

Patrick
LOWIE
Portrait onirique d’Hypatie d'Alexandrie
C’était une autre époque, en ces temps-là, aucune distinction n’était faite entre les mathématiques et la numérologie, entre l’astronomie et l’astrologie, me rappelle un homme. Et je m’entends dire, à moitié éveillé: quelle époque, de quelle époque parlez-vous? Ce que je comprends, c’est qu’écrire ces portraits crée un lien entre toutes ces magnifiques personnalités et entre toutes ces sciences qu’on ne mélange plus.

Vladimir
ISSAKOVITCH
Qatar Airways
Elle était née dans une famille de transporteurs, de transitaires, d’armateurs. Une dynastie respectée à Reeperbahn, port de Hambourg où ils commençaient à faire fortune après le krach des années 30, grâce au boom qui suivit l’avènement d’Adolf et son industrie de guerre.

Arnaud
GAROUX
Qatarzad
Jipé arpente la ZAD sous la pluie depuis au moins vingt minutes. Il va d’une cabane branlante à l’autre moussue, vérifiant que tout le monde est prêt. À chaque visite, l’accueil est cordial. Même si les habitants de la ZAD vivent dans des conditions précaires, le fait de voir quelqu’un malgré les trombes d’eau les réconforte.

Doris
SÉJOURNÉ
Reprise de volée
Turin 1931. À chaque aube, Mara fredonne des mystères, ouvre la route des secrets, déplie la carte de la tendresse, lignes, courbes, latitudes, longitudes, elle s’éveille peu à peu d’une nuit de cauchemars. Chaque matin, dans la cour d’une cité morne et grise, les rêves de Mara se fracassent sur le chant fasciste “Giovinezza” entonné à tue-tête par une jeunesse qui, il n’y a pas si longtemps, s’élançait derrière un ballon et s’éparpillait dans un éclat de rire.

Chantal
BOEDTS
Les riches heures de l'Avouerie
Je marche dans ma tête, en avant, en arrière, ma fille me manque et j’ai grillé mon père.
Tout s’était merveilleusement déroulé, l’amour, la puissance et la gloire,
Ma fille me manque et j’ai grillé mon père.
Lui, l’homme qui m’aimait, j’ai un épouvantable doute.
Je marche dans ma tête, en avant, en arrière, ma fille me manque et j’ai grillé mon père.

Jean-François
FOULON
Les règles du jeu
Gamin, déjà, je détestais jouer au ballon. Je ne sais pas pourquoi, mais c’était ainsi. A l’école primaire, dans la cour de récréation, je restais dans un coin et je contemplais les feuilles jaunies des marronniers qui tombaient lentement. J’admirais leur vol gracieux et leur atterrissage en douceur. Au printemps, j’observais les bourgeons et la montée de la sève.

Philippe
REMY-WILKIN
Rêves brisés
— Nous sommes le dimanche 18 décembre 2022, chers téléspectateurs. La finale de la Coupe du monde, France-Argentine, débutera à 18 h, heure locale, à 16 h, heure de Paris. Notre beau pays, le plus beau pays du monde, a rendez-vous avec l’Histoire, et c’est le pied!
Dans la loge de sa chaîne télévisée, Roger Clerc, la cinquantaine ventripotente et couperosée, la lippe boudeuse et la mèche filasse, rajuste ses lunettes Armani et se fige devant les traits crispés de son consultant Bertrand Lecocq, la trentaine bronzée et athlétique du sportif en mode pause.

Vincent
ENGEL
Sorcellerie 1998
— Ne me parlez pas de cette coupe du monde! s’exclama Pascal Madouhan.
— Mais pourquoi donc, mon cher Pascal? questionna Asmodée, en se resservant un verre de porto.
Le diplomate africain fit une grimace et tarda avant de répondre. Les convives, que l’heure tardive rendait patients, ne bronchèrent pas.

Sandy
POUVREAU
La troupe
Chuuu. Chuuu. Les vagues terminaient leur danse sur le sable mouillé. Chuuu. Chuu. Le ressac devint un refrain mélodieux pour ceux et celles qui lui prêtaient une oreille attentive. C’était le cas de Nour qui après une traversée teintée de bourrasques, était soulagée d’avoir débarqué sur cette petite ville côtière. Assise avec ses compagnons de voyage, elle attendait.

Claude
DONNAY
Un bateau sur le sable
Je sens son souffle sur ma nuque. Il me force à regarder à travers la vitre fumée. Il n’y a personne devant le chantier. Juste un camion et une grosse pelleteuse jaune. Et derrière, la grue, immense, avec sa longue flèche brillante, le filin et le bac suspendu au crochet. Et puis les courbes de la structure en bois évoquant la coque d’un bateau.

Jean-Chrysotome
TSHIBANDA
Un goût amer
Un homme très intelligent. Rien qu’en vendant du poisson, il est devenu au fil du temps l’un des hommes les plus riches de son pays. Il a alors choisi d’investir une grosse partie de sa fortune dans le sport, pas n’importe quel sport, vous vous en doutez bien, dans le sport roi, le football. Il a jeté son dévolu sur l’une des deux plus prestigieuses formations de sa ville natale, dont il n’a pas tardé à devenir président.

Françoise
PIRART
Un match King Size
Une boîte coulissante en carton, un blason, trois flambeaux, trois couleurs: noir, jaune, rouge. Union Match Kingsize. Soixante petits morceaux de bois. Un seul suffit à allumer quelques cigarettes sans se brûler. Bien mieux qu’un briquet! De bonnes vieilles allumettes: fidèles, nobles, aussi nobles que l’âme de ma mère, le chemin parcouru sans faiblir, le sport, mon sport, mon foot.

Annie
MASQUELIER
Vélotafer
“Vélotafer”… Ravi sait ce que cela signifie: il est conducteur de rickshaw. Discrète fourmi d’une colonie innombrable, au langage incompréhensible à qui n’y est pas initié, aux lois réglées par une compagnie à laquelle appartient son outil de travail… il dit que c’est sa voiture de société!

Stanislas
COTTON
Woody
Woody est un footballeur légendaire, pourtant peu d’entre nous connaissent son véritable nom: il est en effet inscrit au registre de l’état civil sous le patronyme de Kevin Debeuckelaer. Le pseudonyme de Woody lui a été attribué lors de l’épilogue du championnat national minimes en 2006. Aujourd’hui, Ben Vandam, le coach de l’époque, est à la retraite, il a parfois de mauvaises nuits lorsqu’il rêve des droits d’auteurs qui lui reviendraient pour la paternité du surnom s’il avait touché ne fut-ce qu’un millième des gains emmagasinés par le footballeur.
Images
Varias
Le voleur enchanté, épisode 3
P’tit Robinet faisait partie de ceux qui avaient comparu au procès des rexistes de Charleroi. Condamné à sept ans de prison, il vivait, du moins au moment de son arrestation, à Marcinelle.
Ce n’est pas très loin, dit Anne. Si tu tiens encore debout, allons frapper à sa porte. On verra bien.
La vie appartient à tout le monde (même à toi)
Vous avez invité un vieux couple d’amis à dîner et leurs enfants, aussi. Avant de mettre la table, tu l’as entendu appeler quelqu’un avec ce ton dans la voix qu’il employait quand il te parlait. Au début. Tu as reconnu cette intonation si particulière de flatterie un peu langoureuse, dans le fond de sa gorge.




