Poil de cul Roux dans Les Belles Phrases

Rémi Bertrand est l’auteur de romans (La Mandarine blanche, Coxyde) et d’ouvrages à la fois érudits et subtilement décalés sur la langue française (Un bouquin n’est pas un livre et Un mot pour un autre, parus dans la collection « Le goût des mots » aux Éditions Points). Il a également consacré un essai à l’œuvre de Philippe Delerm (Philippe Delerm et le minimalisme positif aux éditions du Rocher). L’année dernière, il a publié À la gare comme à la guerre !, une satire célébrant comme il se doit les dix ans de chantier de la gare de Mons.

Poil de cul roux dont le titre insolite est bien entendu un clin d’œil au célèbre roman de Jules Renard est une sorte d’OVNI littéraire.Le point de départ du roman vaut le détour. Abordant sa quarantième année, l’auteur narrateur, « roux partout et depuis toujours », s’avise un jour d’un premier cheveu blanc, avant-garde d’une canitie inéluctable et subitement redoutée. C’est que pour un roux constamment renvoyé à sa rousseur comme à un élément central de son identité, blanchir c’est commencer à disparaître. Autant dire une déflagration. Qui sera-t-il lorsque le feu de sa chevelure se sera éteint ? Un compte à rebours est enclenché ; une course contre la montre est lancée : c’est le moment pour le narrateur de conjurer son effacement prochain en se réappropriant sa rousseur...

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